Si vous pensiez que les restaurants genevois étaient tous nickel-chrome derrière les fourneaux… on vous conseille de lire la suite à jeun. En 2024, 19 établissements manipulant des denrées alimentaires ont été temporairement fermés par le Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV), un chiffre jamais atteint depuis cinq ans. Boulangeries, tea-rooms, boucheries ou restos : aucun n’est épargné. Et ce, malgré un nombre de contrôles en baisse par rapport à 2023. Pour certains, l’hygiène semble encore un concept flou.
Des risques réels et parfois très concrets
C’est un cocktail peu appétissant qui mène à ces sanctions : mauvaises températures, stockage douteux, aliments préparés trop tôt, étiquetages incomplets, autocontrôles bâclés… Les inspecteurs ont parfois découvert de la viande crue posée à même une grille de frigo, sans la moindre protection. Des gestes qui paraissent invraisemblables mais qui suffisent à menacer la sécurité des clients.
Le SCAV ne plaisante pas : fermeture des cuisines, interdiction de conserver certains plats au-delà de 24 heures, carte restreinte pour les menus trop ambitieux, voire dénonciation au Ministère public. Car au-delà des amendes salées (parfois plusieurs milliers de francs), certaines négligences ont provoqué de vraies intoxications collectives. Cette année, neuf cas ont été répertoriés, dont une cantine d’entreprise avec 16 personnes malades et une école avec 39 élèves touchés. En cause ? Du lait cru ou du poisson mal conservé. Oui, ça fait réfléchir.
Formation d’urgence et coup de pression côté pro
Face à cette vague d’alertes, les restaurateurs n’ont plus vraiment le choix : il faut se mettre à niveau. Et vite ! En 2024, le nombre de formations obligatoires en hygiène a explosé, avec 107 cours imposés. Et c’est une tendance qui ne s’arrête pas à Genève : Vaud, Neuchâtel, Fribourg… Le reste de la Suisse romande n’échappe pas au phénomène. Bon, on vous rassure, la majorité des restos jouent le jeu, mais malheureusement une minorité continue de jouer avec la santé des clients. Et à la moindre erreur, le couperet tombe. Alors oui, un bon tartare ou un plat de riz sauté, c’est tentant… mais désormais, on jette d’abord un œil derrière les cuisines (ou au moins sur l’attestation d’hygiène).
Source : Tribune de Genève