Se balader dans les allées de Disneyland Paris, faire coucou à Mickey, grimper dans Space Mountain… tout cela a un prix. Et pas des moindres. Avec des billets qui frôlent désormais les 100 € pour une simple journée, la magie a sérieusement augmenté ses prix. En trois ans, le tarif d’entrée a par exemple grimpé de près de 13 %, rendant l’expérience de plus en plus inaccessible pour de nombreuses familles.
Alors forcément, certains cherchent des raccourcis. Sur TikTok, des vidéos devenues virales ont révélé une astuce simple, mais diablement efficace : récupérer les billets de visiteurs qui quittent le parc et les réutiliser dans la foulée. Les tickets étant valables jusqu’à la fermeture, l’entrée restait ouverte même après une première validation. Une faille exploitée par des jeunes internautes qui s’en sont vantés sans complexe sur le réseau social chinois, tuto à l'appui.
Quand le rêve devient inaccessible
Le flou juridique entourant cette pratique la rend d’autant plus tentante : tant que l'échange se fait en dehors des zones de sécurité, le parc ne peut pas faire grand-chose sur le moment. Pourtant, les conditions générales de vente interdisent bien le transfert du billet, mais encore faut-il pouvoir le prouver...
Face à cette fraude trop visible, Disneyland Paris a été contraint de réagir vite. Des portiques plus stricts ont été installés à l’entrée, accompagnés d’un système de prise de photo automatique. À chaque passage, le cliché du premier visiteur s’affiche, permettant au personnel de comparer les visages. Plus difficile, donc, de se faufiler avec le ticket de quelqu’un d’autre.
Une magie réservée aux plus riches ?
Mais dans les faits, le dispositif n’est pas encore infaillible. Le manque d’agents à l’entrée rend le contrôle aléatoire, surtout aux heures de pointe. Et pendant que Disney muscle son dispositif, d’autres parcs comme celui de Floride ou Shanghai utilisent déjà des technologies bien plus avancées : empreintes digitales, reconnaissance faciale... impossible d’y gruger sans se faire repérer.
Mais cette histoire de billets partagés pose une autre question, bien plus profonde : qui peut encore se permettre une journée à Disneyland Paris ? Alors que 9 à 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France et que 1,4 million de jeunes sont estimés être dans une situation particulièrement vulnérable à la précarité, l’inflation des prix transforme peu à peu ce parc populaire en expérience élitiste. Et même si frauder n’est jamais la solution, cette vague de débrouille témoigne d’un malaise grandissant. Quand rêver coûte trop cher, certains préfèrent tenter leur chance… quitte à tricher un peu avec la réalité.